Chapitre I – Partager la terre- Des ancêtres aux générations futures

Catégorie :

Partager

Type de contenu

Publication

Publié le :

1 novembre 2016

INTRODUCTION : ET SI L’ÊTRE HUMAIN APPARTENAIT À LA TERRE ?
Le rapport des êtres humains à la terre cristallise un grand nombre d’enjeux déterminants pour l’organisation de la
société. Le mode de production de la nourriture, la place des paysan-ne-s, les équilibres écologiques ou encore la
transmission des biens économiques et des valeurs culturelles, sont étroitement liés à la manière dont le rapport
à la terre est vécu, pensé et codifié dans des lois écrites ou non écrites. Dans cette perspective, la terre n’est pas
qu’une ressource à exploiter ; elle est un lieu où se jouent les rapports des êtres humains entre eux et avec la
nature, avec les questions de la naissance, de la transmission et de la transcendance. En un sens, l’être humain
appartient donc au moins autant à la terre que cette dernière ne peut lui appartenir.
En Afrique subsaharienne, la terre est au centre d’importants rapports de forces politiques, économiques et sociaux.
Dans la plupart des pays, deux régimes régissant l’accès à la terre coexistent avec plus ou moins d’interactions
et de conflits : les textes légaux (le « droit positif ») et les règles non écrites (les « droits coutumiers »). Dans ce
chapitre, il s’agit donc d’abord de tenter de décrire les conceptions qui fondent ces deux systèmes ainsi que les
dynamiques qui les traversent, pour ensuite illustrer, dans ses grandes lignes, le phénomène de l’accaparement
des terres, enjeu majeur du contexte africain actuel