Fiche 14 (ENJEU): Comment rendre les coopératives viables?

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S'organiser

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Publié le :

7 septembre 2016

CONTEXTE ET DÉFINITION
Depuis le début des années 2000, la forme coopérative
connait un réel renouveau, mû par la volonté politique
forte d’un certain nombre d’État africains. L’année 2012
a d’ailleurs été promue par l’ONU «Année internationale
de la coopérative». Les organisations paysannes doivent
cependant relever un grand nombre de défis, car ce modèle
suscite «autant d’inquiétudes que d’espoirs », résume Léon
Ndikunkiko, secrétaire général adjoint d’ADISCO (Appui au
développement intégral et à la solidarité sur les collines)
au Burundi.
De quoi parle-t-on ? Selon le BIT (Bureau international
du travail), « le terme « coopérative » désigne une association
autonome de personnes volontairement réunies
pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques,
sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise
dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé
démocratiquement 1 ».
Durant la colonisation et la phase postcoloniale, le développement
de coopératives était essentiellement axé sur
la rentabilité économique et leur fonctionnement très
influencé par l’État. Cette approche a longtemps favorisé
la création de « coquilles vides » au profit, surtout, d’une
minorité d’acteurs privilégiés proches de l’État, comme
l’a illustré le scandale des GIC (groupes d’initiatives communes)
fictifs au Cameroun, sans activités réelles mais
utilisés par des fonctionnaires ou des personnalités pour
détourner l’argent public.
En 2011, dix-sept États africains membres de l’Organisation
pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires
(OHADA) ont adopté un cadre juridique commun. Ce texte
reprend les grands principes formulés par le BIT tout en
régissant précisément le fonctionnement des coopératives.
Même si un cadre légal clair facilite la création de coopératives,
le chemin vers leur bon fonctionnement et leur
pérennité comporte de nombreux obstacles, difficiles à
franchir sans appuis externes. Illustration au travers de
deux exemples au Burundi et au Rwanda.