Fiche 3 (EXPÉRIENCE): Les contrats sociaux au Burundi

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Publié le :

21 septembre 2016

CONTEXTE
Dans la région des grands lacs, l’habitat dispersé sur
collines favorise le morcellement des terres et engendre
des difficultés d’encadrement du système foncier. Les
tribunaux regorgent de cas litigieux et la justice sociale
traditionnelle est mise à contribution pour faire avancer
les procès sans toutefois lui accorder un statut particulier.
Au Burundi, la gestion foncière s’avère particulièrement
complexe en raison de l’articulation de nombreux facteurs,
dont le premier par ordre d’importance est probablement
la forte pression démographique existante. L’augmentation
de la population se traduit en effet par une réduction des
surfaces cultivables disponible par personne et ceci dans
un pays où la valeur productive de la terre est vitale pour
la survie d’environ 85% de la population. Un deuxième
facteur important est constitué par une individualisation
du rapport à la terre, qui non seulement augmente le
nombre de détenteurs de droits fonciers, mais se traduit
également par une réduction du contrôle communautaire
sur la distribution et l’usage de la terre. Les pratiques
d’expropriation des agriculteurs de la part de l’État et son
imposition de la culture du café, dont les plantations « coupaient
» les exploitations situées sur le même niveau d’une
colline, ont ajouté une couche de complexité. Les conflits
politiques, la question du retour des réfugiés internes et
les phénomènes d’exclusion dans l’accès à la terre de
groupes sociaux entiers (tels les femmes ou les Batwa)
représentent les derniers éléments de ce casse-tête de
difficile solution.