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Cameroun Un journal qui parle aux paysan-ne-s

Contexte En 1988, des leaders paysans camerounais réunis à l’occasion d’un atelier décident de lancer un journal. Avec La Voix du Paysan, ils veulent donner un écho public aux préoccupations des cultivateurs et des éleveurs, mais aussi leur permettre d’échanger sur leurs pratiques. Le comité de rédaction est d’abord composé de paysan-ne-s, qui passent ensuite […]

Des femmes à la pointe de la transformation

Selon les statistiques de la FAO (2011), les femmes sont à l’origine de 60 à 80% de la production vivrière dans les pays en développement. Pourtant, elles restent marginalisées dans la gestion du domaine familial et des revenus de l’agriculture. En Afrique, les cultures de rente, les plus lucratives, sont généralement aux mains des hommes, tandis que les femmes se concentrent sur les cultures vivrières, destinées en priorité à l’alimentation familiale. Les quelques revenus qu’elles peuvent tirer du maraîchage ou du petit commerce servent à couvrir les dépenses de santé ou les frais de nutrition et de scolarité des enfants et n’y suffisent souvent pas.

Des fermes-écoles favorisent l’installation des jeunes

En Afrique de l’Ouest, les formations professionnelles sont peu valorisées. Beaucoup de jeunes suivent des études générales et arrivent sans qualification sur un marché de l’emploi déjà fortement congestionné. Les élèves qui auraient besoin d’un suivi rapproché n’arrivent pas à poursuivre une scolarité normale et se retrouvent sans solution d’insertion.
Le secteur primaire attire peu les jeunes, car l’agriculture vivrière traditionnelle permet à peine de survivre. En conséquence, nombre d’entre eux aspirent à quitter leur région d’origine pour rechercher du travail en ville ou à l’étranger. Cet exode rural vide les campagnes.

Quand les poulets congelés auront des dents…

Dès la fin des années 1990, le marché camerounais a été inondé de découpes de poulet congelé en provenance d’Europe. Ces importations ont fait chuter la production nationale de moitié entre 1997 et 2003 et suscité des inquiétudes pour la santé des consommateurs.
L’arrivée massive du poulet congelé était due à plusieurs facteurs : l’écart entre l’offre et la demande nationale, les accords de libre-échange et la psychose autour de la grippe aviaire. Comme les éleveurs européens réalisent leurs marges sur les parties « nobles » de l’animal, les « déchets » pouvaient être vendus à vil prix : sur le marché camerounais, le prix des découpes était inférieur de moitié à celui du poulet local.

La lutte pour les droits paysans à la terre prend racine

Partout dans le monde, la pression s’accroît sur les terres agricoles. Des entreprises, des États et des notables locaux acquièrent des terrains pouvant aller de quelques centaines à un million d’hectares. En 2012, l’ONG GRAIN a dénombré 228 projets d’accaparement de terres à grande échelle totalisant 35 millions d’hectares rien qu’en Afrique. Les nouveaux « maîtres de la terre » paient des redevances dérisoires ou reçoivent gratuitement la terre en échange d’investissements (irrigation, aménagement des parcelles, etc) et de promesses de contreparties sociales (construction d’écoles, de centres de santé, etc.) qui restent souvent lettre morte.