Une agriculture rémunératrice pour toutes et tous au Sud

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2 mai 2018

Du cœur à l’ouvrage

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pour lutter contre l’exode rural

L’un des enjeux majeurs de l’agriculture africaine est de créer de l’emploi. Les formations agroécologiques offrent aux jeunes la possibilité d’acquérir les savoirfaire agricoles nécessaires pour débuter.
Ceci constitue une alternative à la migration et renforce
les liens sociaux et économiques au
sein des communautés rurales.

Une agriculture rémunératrice pour toutes et tous au Sud

Selon les statistiques de la FAO, les femmes sont à l’origine de 60 à 80 % de la production vivrière dans les pays en développement. Pourtant, elles restent marginalisées dans la gestion du domaine familial et des revenus de l’agriculture.

En Afrique, les cultures de rente, les plus lucratives, sont généralement aux mains des hommes. Les femmes sont en minorité dans les organisations agricoles, les processus politiques et les entreprises agroalimentaires. Elles ont d’énormes difficultés pour accéder aux ressources naturelles et aux microcrédits.
La reconnaissance par les hommes de l’importance des femmes dans la production agricole doit être une priorité. Dans de nombreuses cultures et depuis des millénaires, les femmes ont été les gardiennes des semences. Aujourd’hui, c’est justement par leurs savoirs sur la semence qu’on peut rétablir plus d’égalité. De nombreuses femmes sont devenues des leaders en matière d’élaboration de solutions pour la famille et la communauté.
Grâce à une solidarité informelle et autogérée, les femmes ont toujours développé des activités de transformation ou de commercialisation des produits de l’exploitation familiale. Aujourd’hui, des groupements de femmes s’organisent et se consolident, afin de valoriser les cultures vivrières traditionnelles comme le mil et le manioc sous forme de produits transformés qui permettent de garder la valeur ajoutée aux mains des familles paysannes.
Une étude au Sénégal a démontré que les revenus agricoles d’une exploitation agroécologique étaient nettement supérieurs à ceux d’une exploitation conventionnelle. L’agroécologie a également un impact positif en terme de création d’emploi car elle demande plus de main d’œuvre.

Former les paysannes et paysans de demain
Dans de nombreux pays du Sud, où les formations professionnelles publiques en agriculture n’existent pas, être paysan·ne n’est pas un métier. Le secteur primaire attire peu les jeunes car l’agriculture permet à peine de survivre. L’exode rural vide les campagnes et remplit les banlieues des grandes villes. Pourtant, la formation paysanne est un levier important vers la souveraineté alimentaire.
Heureusement, on assiste à l’émergence de nouvelles « formations en action » dans des fermes-écoles, avec une approche globale de l’agroécologie, dispensées par des paysan·ne·s pour des paysan·ne·s. Dans ces structures, les nouvelles générations apprennent des techniques agricoles simples, participatives et adaptées aux besoins locaux. Grâce à ces liens intergénérationnels, de nombreux jeunes qui sortent de ces formations s’installent à leur propre compte. Dans ce contexte, les technologies de l’information sont un outil précieux car elles facilitent les échanges et la formation. Elles participent à créer un avenir où nous serons tou·te·s ouvert·es·s sur les autres et sur le monde, mais bien ancrés dans nos terroirs.

LEXIQUE

Agroalimentaire industriel: ensemble des activités économiques liées à la transformation des denrées alimentaires en quantités importantes et fortement mécanisées. Par opposition à la transformation artisanale.

Agroécologie, agroécologique : terme qui peut désigner une discipline scientifique, un mouvement social ou un ensemble de pratiques agricoles. Ces trois facettes s’expriment en interaction les unes avec les autres avec des modalités qui diffèrent selon les aires géographiques.

Culture de rente : culture réservée uniquement à la vente à l’agro-industrie, en général, et non pour l’alimentation de celles ou ceux qui produisent, que ce soit en Suisse ou au Sud. P.ex. cacao, coton, tabac, betterave sucrière, etc.

Microcrédit : attribution de prêts de faible montant à des personnes (entrepreneuses ou artisanes) qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires classiques. La forme choisie à l’origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d’épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit.


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