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Une ferme-école qui sème l’agroécologie à tout vent

L’association Terres Jaunes a été créée en 2009 à Ségou, au Mali, dans le but de « contribuer au développement social, économique et culturel du Mali en soutenant des projets de développement locaux au moyen du tourisme solidaire, d’activités d’accompagnement agricole durable, d’artisanat, de culture, etc. »
En janvier 2012, Terres Jaunes a ouvert, en collaboration avec l’ONG suisse Tourism for Help, une filière de formation appliquée en hôtellerie, restauration et tourisme destinée à des jeunes défavorisés. Le Centre Doni Blon, à Ségou, fonctionne ainsi à la fois comme école et comme hôtel-restaurant visant à développer le tourisme solidaire. A l’issue de leur formation, qui dure dix mois, les jeunes sont accompagnés dans la recherche d’un emploi ou la création d’une petite entreprise.

Des fermes-écoles favorisent l’installation des jeunes

En Afrique de l’Ouest, les formations professionnelles sont peu valorisées. Beaucoup de jeunes suivent des études générales et arrivent sans qualification sur un marché de l’emploi déjà fortement congestionné. Les élèves qui auraient besoin d’un suivi rapproché n’arrivent pas à poursuivre une scolarité normale et se retrouvent sans solution d’insertion.
Le secteur primaire attire peu les jeunes, car l’agriculture vivrière traditionnelle permet à peine de survivre. En conséquence, nombre d’entre eux aspirent à quitter leur région d’origine pour rechercher du travail en ville ou à l’étranger. Cet exode rural vide les campagnes.

Vers une agriculture familiale d’un nouveau genre

Les femmes sont aujourd’hui les plus touchées par les crises alimentaire, climatique et économique. Elles ont d’énormes difficultés pour accéder aux ressources naturelles et sont touchées par la perte de biodiversité, car en période de soudure, elles pouvaient compter auparavant sur les produits issus de la collecte d’espèces sauvages.

La paix sociale passe par la terre

Dans la région des grands lacs, l’habitat dispersé sur collines favorise le morcellement des terres et engendre des difficultés d’encadrement du système foncier. Les tribunaux regorgent de cas litigieux et la justice sociale traditionnelle est mise à contribution pour faire avancer les procès sans toutefois lui accorder un statut particulier. Au Burundi, la gestion foncière s’avère particulièrement complexe en raison de l’articulation de nombreux facteurs, dont le premier par ordre d’importance est probablement la forte pression démographique existante.

Quand les consensus locaux font la loi

La « sécurisation » des droits fonciers est un thème récurrent. Les systèmes coutumiers ne recourent pas à des actes écrits et sont rarement reconnus par la loi. Les droits qui en découlent ne pèsent souvent pas lourd face aux visées de notables ou d’investisseurs. En l’absence de consensus forts, des conflits peuvent éclater (entre éleveurs et agriculteurs, populations et élus locaux, indigènes et nouveaux venus ou membres d’une même famille). Certaines catégories sociales restent en outre discriminées : femmes, migrants, peuples autochtones, etc.

La lutte pour les droits paysans à la terre prend racine

Partout dans le monde, la pression s’accroît sur les terres agricoles. Des entreprises, des États et des notables locaux acquièrent des terrains pouvant aller de quelques centaines à un million d’hectares. En 2012, l’ONG GRAIN a dénombré 228 projets d’accaparement de terres à grande échelle totalisant 35 millions d’hectares rien qu’en Afrique. Les nouveaux « maîtres de la terre » paient des redevances dérisoires ou reçoivent gratuitement la terre en échange d’investissements (irrigation, aménagement des parcelles, etc) et de promesses de contreparties sociales (construction d’écoles, de centres de santé, etc.) qui restent souvent lettre morte.

Partager la terre

Entretien avec Elisabeth Mekougou Obama, activiste des droits humains Elisabeth Mekougou Obama est formatrice en genre et développement à l’IPD-AC (Institut panafricain pour le développement – Afrique centrale), consultante et activiste des droits humains au Cameroun. Elle a également travaillé comme chargée de programme à Caritas Douala, œuvre sociale de l’Église catholique. Quels sont les […]